Nos enfants vont-ils vraiment mal ?
- Gaëlle Gauvin
- 17 sept.
- 3 min de lecture
🤓Nos enfants vont-ils vraiment mal ?
La réponse est multiple et complexe :
⭕Les nouvelles générations sont soumises à un stress social plus fort que les générations précédentes. Les écrans et surtout les réseaux sociaux sont un véritable fléau qui a un impact sans précédent sur leur bien-être cognitif.
==> Je vous invite d'ailleurs à lire l'article ci-contre, tiré d'une étude sur le sujet, posté sur le site du gouvernement (https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/b4620b8a-46b6-42b1-999f-d68905d14579/files/721a7ebe-4003-442d-a9b6-3e08a67745a2)
⭕Au-delà de ça, les enfants fonctionnent et ont toujours fonctionné d'une manière bien spécifique avec leurs parents :
✅J'ai toujours entendu dire que les enfants étaient des éponges. Et c'est vrai. Littéralement parlant. Ils absorbent les émotions et croyances qui les entourent, notamment celles de leurs parents ; un enfant va instinctivement sentir la situation émotionnelle difficile de son parent (sa tristesse, sa culpabilité, sa douleur, sa colère, etc...)
Non seulement il va la sentir, mais en plus il va vouloir soulager son parent de cette émotion. Il va l'absorber. Quand certains enfants absorbent ces émotions mais sans en être impactés pour autant, d'autres l'absorbent tellement qu'elle devient une partie d'eux.
👉Le mécanisme de construction qui se développe à partir de là est complexe :
*l'enfant se construit dès sa conception, au rythme de ce qu'il entend, ressent, et de ce que sa mère vit.
Je rentrerai dans le détail un peu plus tard dans le mois, pour ne pas vous noyer d'informations.
*De sa naissance à ses 2 ans : construction sensori-motrice. Papa-maman sont son seul environnement de référence.
*De ses 2 à ses 7 ans environ : l'enfant est entièrement tourné vers lui.
*De 7 ans à 12 ans : sa famille proche n'est plus sa seule valeur de référence.
*De 12 à 18 ans : il continue de découvrir à l'extérieur SES envies, SES désirs, SES besoins.
👉Partant de là, le constat est simple : de 0 à 7 ans, l'enfant n'est pas conscient d'être une entité distincte de ses parents. Ce que ses parents ressentent, il le ressent. Il partage leur échelle de valeur. Leurs croyances. Leur mémoire cellulaire (familiale).
🫶Alors est-ce que nos enfants vont vraiment mal ?
✅Oui et Non.
Oui -> ils souffrent de notre indisponibilité grandissante entre autres due aux écrans, aux réseaux sociaux, à nos propres souffrances et schémas
Non -> ils sont "juste" un miroir de ce que l'on ressent sans se l'avouer. Ils sont là pour nous passer un message sur ce qui ne demande qu'à être travaillé au fond de nous.
Je dis souvent au cabinet, quand un parent m'amène son enfant, que l'enfant "se contente d"'amener son parent. Et effectivement, bien souvent, le corps nous ramène sur l'histoire du parent.
Des exemples ? oh la la oui, je vous en mettrai sur le blog, au fur et à mesure.
Le premier, le plus fort de ces dernières semaines, est celui d'un papa venu avec sa fille et sa femme.
Initialement venu pour sa fille, qui ne parvenait pas à dormir depuis sa naissance 3 ans auparavant, il se disait fermé à toutes "ces techniques alternatives soit-disant miraculeuses" (miraculeuses ?? hein ? clairement pas. Mais dans l'coute de la personne dans son entièreté, absolument !).
A cet âge, le test musculaire est difficile sur l'enfant, de par sa tonicité musculaire encore trop faible. Je commence donc sur la maman, qui s'était proposée. 1ère info : sécurité. Ça en dit beaucoup et en même temps, pas assez. Mais très vite, la séance s'était enlisée, je ne comprenais pas pourquoi, quelque chose était flou. Un test musculaire fouillis, des informations qui ne parlaient à personne. A priori du moins. Pour autant, je voyais le visage du papa se tendre, se fermer de plus en plus. Je ne savais pas si c'était dû à l'agacement envers mon "charlatanisme" ou à quelque chose qui avait résonné en lui.
Jusqu'au moment où une petite phrase est sortie de la mémoire du corps de ce petit bout de chou : "ça va me consumer". Le papa a fondu en larmes dans la seconde, et m'a dit "je ne peux pas me permettre d'en parler, (...) si j'ouvre la porte, c'est sûr que ça va me consumer de l'intérieur".
Quelque chose avait résonné en lui...
J'ai retesté par la suite ce qui refusait de lâcher, les test suivants ont été d'une fluidité dingue. La petite qui était toute énervée, s'est instantanément calmée quand son papa a lâché prise sur ses émotions et sa peur.
Le papa ne souhaite pas travailler de cette manière, même s'il a reconnu être bluffé du déroulé de la séance. Je lui ai donc donné des coordonnées de collègues sur des techniques plus cartésiennes. Je lui souhaite de s'apaiser, et de permettre à sa fille de retrouver cette sécurité perdue qui l'empêche de faire des nuits sereines.

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